samedi, avril 11, 2020

https://amp-france24-com.cdn.ampproject.org/c/s/amp.france24.com/fr/20200408-coronavirus-avec-la-pand%C3%A9mie-les-services-de-renseignements-sont-sur-tous-les-fronts


Un peu partout sur la planète, les services de renseignement montent au front contre le coronavirus. Certains États missionnent leurs espions pour toutes sortes d'opérations : surveiller la population, pister les malades, faire de la propagande, modeler les esprits en ressuscitant "l’agit-prop" et même capter les marchés des équipements médicaux. Explications.
Dans les couloirs de la caserne du Boulevard Mortier à Paris, siège de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE), le service de renseignement extérieur de la France.
La lutte contre le coronavirus est aussi une guerre de l'ombre. Mi-mars 2020, le gouvernement russe a créée une "task force" contre le Covid-19. Dirigé par le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine, ce Conseil de coordination accueille les principaux chefs des services de sécurité intérieurs et extérieurs. De son côté, le président Poutine s'entoure d'un groupe de travail constitué des responsables des douanes, du ministère de la Défense, de la défense civile, des gardes-frontières et du FSB [service de renseignement intérieur].  
Officiellement, l'objectif est de surveiller et protéger les frontières. "Il n'y a guère de doute, affirme Alain Juillet à France 24, l'ancien n°2 des services secrets français, que les Russes surveillent leur propre population, en particulier les personnes infectées et qu'ils regardent de près la réaction des autres États devant la pandémie." Tout comme la CIA qui savait depuis plusieurs semaines que la Chine avait largement sous-estimé la propagation du virus et ses dégâts politico-économiques. Depuis janvier 2020, la communauté américaine du renseignement ne cesse de prévenir la Maison Blanche sur la menace de la pandémie, sans qu'elle n'obtienne de véritable retour de la part du président Trump.  
Mossad et Shin Bet israéliens très engagés
Russie et États-Unis ne sont pas les seul pays à lancer des agents dans la bataille. En Israël, le Shin Bet, service intérieur, a été missionné par le premier ministre pour surveiller les déplacements des malades. Les compétences des services israéliens dans ce domaine sont mondialement réputées. Grâce à leurs cyber outils, ils collectent, agrègent et croisent des informations issues des téléphones portables, des réseaux sociaux, des caméras de vidéosurveillance… "Avec son écosystème exceptionnel de start-up travaillant dans la sécurité et la surveillance, explique à France 24 Bernard Barbier, ancien directeur technique de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les Israéliens n'ont aucune difficulté à obtenir et analyser ces millions de données."
Les espions israéliens s'engagent également dans la bataille pour l'acquisition d'équipements médicaux comme les masques ou les respirateurs. Et ce ne sont pas les seuls, si l'on en juge par les déclarations mardi 31 mars de l'un responsable du Mossad : "Tous les pays sont actuellement engagés dans une bataille secrète féroce pour prendre le contrôle de l'offre limitée de respirateurs, et ce à n'importe quel prix." Quitte à s'emparer, précise-t-il, du matériel commandé et payé par d'autres pays.
Idem en Chine où les technologies de surveillance viennent de passer un cap. "Les Chinois disposent de caméras capables d'établir la reconnaissance faciale d'un individu portant un masque", s'inquiète Alain Juillet. Pékin dispose également de sociétés mondialement réputées dans les analyses de données massives [Big data] à partir de logiciels d'intelligence artificielle : Xiaomi, Huawei, Hikvision…. Récemment, le gouvernement a sollicité l'entreprise MiningLamp afin de l'aider à lutter contre le virus en surveillant la population selon le site Intelligence Online.
Des espions russes et chinois contre la démocratie occidentale ?
Les agences européennes et américaines pointent l'activisme des services chinois et russes sur les réseaux sociaux. Elles désignent leurs fermes à trolls et les accusent d'activer et de nourrir des milliers de faux comptes afin de manipuler les opinions publiques occidentales. Les objectifs de Pékin sont nombreux : faire oublier l'origine chinoise de la contamination et les cafouillages du début de l'épidémie, mais aussi promouvoir son modèle politique dans la lutte contre le Covid-19 et enfin, vanter sa solidarité envers le reste du monde grâce à l'envoi en Europe ainsi qu'aux États-Unis de centaines de millions de masques. 
Moscou est carrément soupçonnée de déstabiliser les démocraties. Le 17 mars 2020, le Financial Times révèle le contenu d'une étude des services diplomatiques de l'Union européenne. Celle-ci alerte Bruxelles sur la propagande des services russes destinée à semer "la panique, la peur et la confusion", afin de saper le moral des populations occidentales en pleine crise sanitaire. Entre le 22 janvier 2020 et la mi-mars, les Européens auraient enregistré 80 cas de faux-comptes, reliés à "l'Etat russe" en français, en anglais, en allemand, en espagnol, et en italien. 
Fin mars 2020, un rapport des limiers de la société de défense française Thales alerte contre les intrusions informatiques menées par des hackers souvent soutenus par les services de leur État, en particulier de la Russie. "Ces attaques sont extrêmement intrusives, avertit un cadre de Thalès. Elles passent généralement par de faux e-mails prétendument envoyés par des institutions internationales comme l'OMS…".
Quid des services français ? 
Ils n'ont pas été officiellement activés pour gérer cette crise. "Ce n'est pas du tout dans la culture de nos services", assure Bernard Barbier. Certes, l'ex-Mister Q de la DGSE (NDLR: le responsable technique des services secrets britanniques, terme popularisé dans les "James Bond") est très bien placé pour savoir que son ancien employeur dispose de ressources technologiques de pointe pour mettre en place une surveillance globale. Mais il assure que ses statuts lui interdisent d'intervenir sur le territoire national. 
Interrogé par France 24, "ce n'est pas un problème", explique Bernard Squarcini, ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), qui peut parfaitement utiliser ses outils numériques complétés par ceux de la DGSE. "Il faut juste un feu vert de l'autorité politique. On a perdu beaucoup de temps", ajoute-t-il. "Il aurait fallu surveiller les frontières, les aéroports et connaître les personnes potentiellement contaminées afin de les suivre".
Pour Alain Juillet, le problème n'est pas le recours aux services de renseignement ni à leurs méthodes ; il faut, selon lui, tout faire pour bloquer la propagation. "Le problème, c'est qu'absolument rien ne garantit que ces moyens ne serviront pas demain à l'occasion d'autres crises. J'ai peur qu'une fois que l'on aura mis le pied dedans, nous ne puissions pas revenir en arrière."

http://m.lamarseillaise.fr/analyses-de-la-redaction/decryptage/81603-damien-barraud-medecin-reanimateur-a-metz-thionville-c-est-de-la-medecine-spectacle-ce-n-est-pas-de-la-science

[Covid-19] Damien Barraud : "C'est de la médecine spectacle, ce n'est pas de la science"

Damien Barraud, médecin réanimateur à Metz-Thionville. Photo : DR



Damien Barraud, médecin réanimateur à Metz-Thionville.




Le docteur Damien Barraud, médecin réanimateur en unité Covid au CHR de Metz-Thionville, explique pourquoi selon lui les annonces du professeur Raoult ralentissent la lutte contre le coronavirus en ajoutant de la confusion et un battage médiatique autour d'une figure qualifiée désormais de populiste par de nombreux scientifiques.

Suite aux annonces du Dr Raoult dévoilant jeudi 9 avfril sa dernière étude, les premiers commentaires de la communauté scientifique ne semblent toujours pas dessiner de consensus. A l'instar du président de la fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, qui regrette une dérive relevant de la politique spectacle, à propos de la visite d'Emmanuel Macron à l'IHU Méditerranée, certains dénoncent désormais un scandale éthique comme le docteur Damien Barraud, médecin réanimateur en unité Covid au CHR de Metz-Thionville. 

Quelle est la situation actuellement dans votre service de réanimation ?
On a l'impression d'avoir passé le fameux pic, atteint un plateau. Le rush d'admissions semble être derrière nous, même si le service continue à tourner à plein. Si le tri des malades est habituel en réanimation, on avait suffisamment de capacité pour ne pas faire de tri aussi drastique comme cela semble s'être déroulé en Italie, avec des limites d'âge très basses. On a travaillé comme on l'aurait fait hors période de crise.

L'effraction médiatique de la communication du professeur Raoult a-t-elle gêné le travail des médecins dans cette crise ?
Elle a gêné le travail des médecins à plusieurs niveaux : si nous étions sur la même ligne dans mon équipe, il y a eu dans mon hôpital certains collègues de services conventionnels qui voulaient prescrire de l'hydroxychloroquine, ce qui a créé beaucoup de palabres et de discussions. Il y a eu également des conséquences pour nos rapports aux malades et aux familles, qui nous ont demandé parfois de manière très véhémente de prescrire de l'hydroxychloroquine, en nous menaçant de procès si nous ne le faisons pas. Entre le stress et la pression, cette polémique a généré une ambiance pesante, dont nous nous serions bien passés tant le climat était déjà difficile. Enfin, cela entrave la bonne marche de la recherche, certains patients refusant de recevoir d’autres traitements.

Comment expliquez-vous l'emballement qui a propulsé le Dr Raoult sur le devant de la scène médiatique malgré des études très critiquées par la communauté scientifique ?
L’emballement me semble multifactoriel. Il s’explique probablement d‘abord par le mode de communication adopté par le professeur Raoult, qui a su utiliser Youtube et les réseaux sociaux pour rapidement se poser en sauveur de la nation, avec une solution miracle, dans une période de grand stress dans la population. Toutefois, la faiblesse des preuves scientifiques fournies par son équipe aurait dû clore le débat immédiatement. Si cela ne s’est pas passé ainsi, c’est me semble-t-il lié à une défaillance chronique du système hospitalo-universitaire français, qu'une telle crise sans précédent a révélé au grand jour. Certains reproches à l'encontre du gouvernement concernant la gestion de la crise sont justifiés. Il y a eu de vraies erreurs, telles que les pénuries de masques, de matériel. Mais la pression a été telle que le gouvernement a du lâcher la bride lorsqu'un bâteleur annonce sur la place publique qu'il dispose d'un traitement miracle, et que ce serait "l'infection respiratoire la plus facile à traiter". Le décret gouvernemental concernant la prescription de l'hydroxychloroquine est le témoin de cette prise d‘otage. Dans un fonctionnement normal, la communauté scientifique auraît dû s’élever et mettre fin à tout cela. En 2017, un rapport du haut Conseil de l’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES), a pointé de graves dysonctionnements au sein de l'IHU Méditerranée infection, suffisants pour entraîner en 2018 la perte de labellisation INSERM et CNRS. Dès 2006, des faits d’inconduite scientifique ont été mis au jour, et entrainé une interdiction transitoire de publication scientifique par l’American Society of Microbiology, et de nombreux commentaires sur le site PubPeer par des scientifiques du monde entier. Concernant la publication de sa première étude sur son traitement contre la Covid19, il n'y a probablement pas eu de reviewing, l'éditeur en chef de ce journal étant le bras droit de Raoult. Lorsque l'étude a été publiée dans Pubpeer, beaucoup de scientifiques ont pointé les anomalies de ce travail. Et l'équipe de Didier Raoult ne répond pas à ces questions. L’International Society of Antimicrobial Chemotherapy, société savante à laquelle appartient le journal scientifique ayant publié ce travail, a même pris ses distances cette semaine, en émettant une note exprimant la mauvaise qualité de cette publication qui n’aurait pas dû être publiée. Au niveau hospitalier, L'AP-HM sait aussi ce qu'il se passe. Le problème est simple : les équipes de l'IHU rapportent 25 % des points Sigaps (Système d’interrogation, de gestion et d’analyse des publications scientifiques, ndlr) de l'AP-HM, ce qui représente énormément d'argent pour l’institution, qui n’a aucun intérêt à perdre la poule aux oeufs d‘or. Lorsque des organismes de recherche l'interrogent, comme le British Medical Journal, Didier Raoult préfère décliner les questions, et poster une vidéo sur Youtube. C'est gravissime. Dans un monde normal, tout est réuni pour que soit justifiée une mise au ban de la communauté scientifique du professeur Raoult. Mais rien ne se passe. Tout le monde se tait. Ou ne proteste que mollement, alors qu’il s’agit d’un véritable scandale.

Quelles conséquences sur le plan éthique relevez-vous ?
Dans son dernier papier, il inclut 2 enfants de dix ans, ce qui est une entorse éthique grave, parmi d‘autres. En plus d'être une faillite scientifique, ces travaux sont une faillite éthique. Si la recherche clinique est réglementée, s'il existe des règles méthodologiques qui ont été élaborées avec le temps, ça n’est pas pour rien, mais pour produire de la meilleure science. Sa manière de communiquer va à l’encontre du code de déontologie médicale, qui prévoit que le médecin doit faire preuve de prudence, de ne faire état que de données confirmées, et pas de publicité. Lorsqu'il indique qu'on meurt moins à Marseille, c’est un tour de passe-passe. Le taux de mortalité bas est lié à leur politique de dépistage systématique, augmentant les formes asymptomatiques ou peu sévères, ainsi qu’à l’absence de service de réanimation, abaissant de fait le nombre de décès. Alors en effet, cela n’est pas mentir stricto sensu, on meurt moins à l’IHU, mais cela n’est en aucun cas grâce à son traitement. Faire croire cela n’est pas déontologique. Ainsi, même si l'hydroxychloroquine marche, ce que je souhaite, il fait perdre beaucoup de temps avec ses méthodes hors des clous.

La méthodologie demeure-t-elle essentielle pour être "dans les clous", dans ce genre de crise?
Nous sommes passés de l'empirisme à des méthodes structurées car nous sommes justement passés par des échecs, dont nous avons appris. L'histoire de la médecine est jonchée de dizaines de ces échecs. Ce que propose le professeur Raoult, c'est le degré zéro de la recherche scientifique. C'est de la vieille médecine suranée, simpliste, et du faux bon sens, dans laquelle l’expertise est seule suffisante : "Ils n'ont rien retenu selon moi des échecs du passé". L'expérience est importante mais non suffisante : il nous faut des données. Ce sont les données qui sont irréfutables, pas l'expertise qui pourrait d'ailleurs être questionnée. L'agument d'autorité basé sur le productivisme d'articles est de la poudre aux yeux. Les indices de bibliométrie ne font pas la qualité d'un chercheur. Pour revenir à la question du sens d'un traitement, l'important n'est pas uniquement de faire disparaitre un virus dans le nez, il faut également que le malade aille mieux. Le meilleur exemple avec l'hydroxychloroquine c'est le chikungunya : l'hydroxychloroquine inhibait le virus, in vitro, de manière tout a fait efficace. Mais chez l'homme, elle aggravait l'état du patient. Donc il n'y a pas d'autre moyen de s'en rendre compte que de réaliser des essais dans les règles de l'art, avec un groupe contrôle, idéalement avec placebo. C’est tout à fait possible en urgence. Et parfaitement éthique. Dans son dernier "préprint" mis en ligne sur son site de l’IHU, et qui a mon sens ne passera jamais l’étape d’un reviewing, il ne règle aucun problème et ne montre rien. Car il n’y a pas de groupe contrôle. Il peut continuer avec 100 000 patients, l’étude sera toujours aussi mauvaise méthodologiquement. Les règles, c'est comme le code de la route. Cela parait contraignant. Mais c’est fait pour permettre au plus grand nombre de conducteurs, ou de patients, d'arriver à bon port. C'est d'autant plus important en période de crise.

Que pensez-vous de la prise à témoin de l'opinion publique sur les réseaux par le professeur Raoult ?
C'est une sorte de braquage scientifique. Quand on communique très vite comme étant un sauveur, on prend tout le monde en otage : le gouvernement et les citoyens. Son argument d'autorité et d'expertise cherche à asseoir un appui populaire, au détriment de celui de ses pairs. C'est du populisme médical. On dit et on donne aux gens apeurés ce qu’ils ont envie d’entendre et de recevoir : un test et une pilule. La médecine n'est pas un barnum à la télé. Ce sont des discussions de scientifiques qui débattent ensemble de résultats tangibles. Le bien fondé d’un traitement n’est pas décidé par des prises de position à l’emporte-pièce d’hommes politiques en quète de visibilité. Ni par des pétitions démagogiques. Ni avec des sondages comme celui du Parisien. C'est ce qui prend en otage tout le monde, et qui a d'ailleurs forcé le comité de pilotage de l'essai Discovery à rajouter un bras de patients traités à l'hydroxychloroquine. On marche absolument sur la tête, et les malades et l’intelligence en pâtissent.

De nombreuses accusations ont surgi à l'encontre de certains détracteurs du Dr Raoult, taxés de conflits d'intérêt. Qu'en pensez-vous ?
Il est vrai que certains praticiens peuvent être exposés à des conflits d'intérêt. C’est un véritable problème. Mais le Dr Raoult n’en est pas exempt : Sanofi, le producteur français du Plaquénil, est partenaire de l'IHU et le finance. Si la chloroquine ne coûte pas cher, un marché de 30 millions de Français, cela fait de grosses sommes. Malheureusement les conflits d'intérêt font partie d'un système ancestral, et il ne faut certainement pas faire passer le Dr Raoult pour une blanche colombe. On ne peut pas refuser de liens avec l'industrie pharmaceutique, mais il faut exclure tout avantage ou cadeau. Il peut exister également des conflits d'intérêt non financiers, pour monter en grade dans dans la hiérarchie hospitalo-universitaire, et qui poussent certains à publier beaucoup et vite. Mais cette course au scoop produit toujours de la mauvaise science, et est délétère pour une bonne marche de la médecine.
Que regrettez-vous dans cette polémique ?
Tout. Tout le déroulement de ce cirque dont nous n’avions pas besoin dans cette periode si difficile. Et je regrette que les médias entretiennent cela plutôt que d’être apaisants. Il faudrait que les médias soient dans un mouvement éducatif, afin d‘élever les gens, leur apprendre a critiquer, prendre du recul, pour ne pas tomber dans la premère croyance. Des journalistes ne jouent pas ce rôle en la matière. Lancer des sondages, demander son avis à tout le monde sur un plateau, est irresponsable. Du coup les gens, en grand stress dans cette période, se raccrochent au premier qui leur donne de l'espoir. Ce n'est pas déontologique. Plus la période est grave, plus nous nous devons, nous tous, médecins, chercheurs, soignants, comme journalistes, de garder la tête froide et de travailler de manière rigoureuse.
Propos recueillis par L.M.