Ce jeudi 7 mai, le gouvernement français a présenté sa carte du déconfinement, avec des départements de couleur vert et des départements en rouge. Des zones où la situation virale est plus tendue que d’autres, nécessitant le maintien de certaines restrictions comme des parcs, jardins et collèges fermés. Cette carte s’appuie sur une idée imaginée il y a quelques semaines par deux économistes, Miquel Oliu-Barton, professeur de mathématiques à l’université Paris-Dauphine, et Bary Pradelski, professeur d’économie au CNRS à Grenoble, relate la Süddeutsche Zeitung. Ce “système qui distingue les différentes zones affectées pourrait montrer le chemin à suivre pour l’Europe”, juge le quotidien allemand.
Leur “idée de départ était simple” :
Une région est divisée en zones. Lorsque le virus est sous contrôle, la zone est marquée en vert, alors que dans les zones rouges, le risque d’infection reste élevé. Dans les zones vertes, les restrictions peuvent être assouplies, dans les zones rouges, elles persistent. […] Progressivement, de plus en plus de zones devraient devenir vertes, permettant une plus grande liberté de mouvement.”

Un réseau européen

“L’avantage de cette approche est qu’au moins dans certaines zones, la vie peut se dérouler sans aucune restriction”, explique la SZ et que l’on prenne en compte les “conditions locales pour adapter les mesures de lutte contre le coronavirus”. En somme, un modèle pour la stratégie actuelle de déconfinement en France.

La carte du déconfinement présentée le 7 mai.
La carte du déconfinement présentée le 7 mai.
Nuance toutefois, la proposition des deux économistes s’appuyait sur “de plus petites zones, de 5 000 à 100 000 habitants chacune”. Mais l’idée principale est que la définition des zones soit “politiquement réalisable”, explique au journal allemand Bary Pradelski. “Après tout, le pays doit être divisé en zones qui ont un sens économique et qui sont socialement acceptables.”
Pour l’Allemagne, les Länder (les États fédérés) seraient une option de zonage évidente, d’après Pradelski, mais “il serait encore mieux de s’appuyer sur les arrondissements”, plus petits. Cela permettrait de mieux prendre en considération la situation locale même si, depuis l’accord conclu cette semaine, ​Angela Merkel a un peu plus passé la main aux dirigeants des Länder pour le déconfinement
Les deux chercheurs vont encore plus loin. Ils proposent de créer un réseau entre les zones vertes de chaque pays permettant ainsi des voyages d’un État à l’autre pour aider le secteur touristique pendant la crise. Certes, reconnaît Brady Pradelski, “des organismes de contrôle seraient nécessaires”, pour vérifier la situation virale de chaque zone, mais cela pourrait profiter aux différentes régions. Les deux économistes ont d’ailleurs signé une tribune dans El Mundo à ce sujet.

.